Le Professeur Hartmut Neumann est actuellement chef de la Section de médecine préventive au Centre médical de l’Université de l’Albert-Ludwig de Fribourg en Brisgau en Allemagne. Le professeur Neumann est née Juillet 2, 1948 à Sulzburg près de Fribourg en Brisgau. Il est marié à Henriette née Baronesse von Krane-von Ficker Edle von Feldhaus et a deux enfants nés 1987 et 1988.
Il a fait ses études de médecine à l’Université de Bonn entre 1968 et 1971 et à l’Université de Heidelberg entre 1971 et 1974. En 1974, il est devenu Docteur en Médecine avec une thèse portant sur la fracture cubitale de Monteggia.
Il a été assistant à Villingen, Berchtesgaden et à Berlin. En 1978 et 1979, il a travaillé dans le département de médecine interne à l’hôpital de Hetzelstift à Neustadt/Weinstrasse. Cette formation générale lui a permis d’obtenir le diplôme de médecin généraliste en 1981. Il a été ensuite formé en anatomopathologie entre 1979-1983 à l’Institut de Pathologie de Ludwigshafen/Rhein avec le professeur Dr. Kurt Wegener et a reçu le diplôme d’anatomo-pathologiste en 1983.
De 1980 à 1983, il a travaillé les week-end dans différents dans le service d’urgence près de Ludwigshafen, Worms, Mannheim et Heidelberg.
Depuis 1983, il est membre du Département de médecine interne au Centre médical de l’Université de Fribourg-en-Brisgau. Il a accompli le programme de formation en médecine interne et détient une spécialité en médecine interne depuis 1987, ainsi qu’une “sur-spécialité” en néphrologie depuis 1991, en endocrinologie depuis 1993 et enfin en conseil génétique depuis 2013.
En parallèle, il a mené sa carrière scientifique. En 1988, il a passé son Habilitation à Diriger la recherche sur la maladie de Von Hippel-Lindau (VHL) et a reçu en 1989 le titre universitaire allemand de Privat-docent en médecine interne.
Il a participé à l’enseignement universitaire avec des cours magistraux et des enseignements dirigés en médecine interne dès 1983. Il a été responsable de l’organisation de l’enseignement de la médecine interne pendant 5 ans et du programme Erasmus pour les étudiants étrangers pour 5 ans.
En 1995, il a fondé son propre laboratoire de génétique moléculaire dédié à la recherche des maladies rénales héréditaires et l’hypertension artérielle de l’adulte. Ses publications sur les données de génétique moléculaire ont eu un impact très important dans la pratique médicale.
Il a établi de larges registres internationaux pour un grand nombre de maladies rares (maladie de von Hippel-Lindau, Phéochromocytomes/Paragangliomes, Sclérose tubéreuse, syndrome hémolytique et urémique, polykystose rénale autosomique dominante) ayant permis de calculer des risques associés à ces affections mais aussi des programmes de suivi et de traitement personalisés.
Dans les années 1980, il a commencé à organiser à Fribourg des rencontres/débats entre soignants et patients atteints de la maladie de von Hippel-Lindau.
En 1992, il a été invité pour une conférence plénière à l’Institut Curie à Paris sur les stratégies de prise en charge des tumeurs asoociées à la maladie de von Hippel-Lindau (rétine, système nerveux central, reins et glandes surrénales). Cette discussion a eu un impact significatif sur les actions ultérieures menées en France dans la maladie de VHL. Peu de temps après, l’association américaine de patient atteints du VHL lui a rendu visite à Fribourg afin de mettre en place un registre aux USA de la maladie de VHL. Lors de la première conférence de consensus américaine sur la VHL qui s’est tenu à Kansas City en 1994, la constatation d’oppositions fortes entre patients et cliniciens a conduit le Professeur Neumann a proposer une stratégie de prise en charge des cancers du rein à cellules claires à un stade pas trop précoce mais avec encore possibilité de préservation corticale. Cette approche est désormais acceptée dans le monde entier avec une limite d’intervention fixée à 3 cm de diamètre. Toujours en 1994, il a invité des cliniciens et chercheurs du monde entier pour un colloque scientifique à Fribourg sur la maladie de VHL. De façon inattendue, cette réunion est devenu un rendez-vous semestriel.
Ses premiers travaux majeurs ont été publiés en 1991 avec un article du Lancet suivi en 1993 de la première et jusqu’ici la seule étude prospective portant sur le diagnostic biochimique et radiologique du phéochromocytome publiée dans le New England Journal of Medicine.
En 1994, il a reçu le Franz-Volhard-Award, la plus haute distinction de la société allemande de néphrologie à Zurich.
En 1996, il a obtenu le titre de membre honoraire de la Société polonaise d’hypertension. En 1996, il a remporté le concours pour le poste de chef du département de néphrologie de l’Université d’Innsbruck. Cependant, ceci n’a pas été concrétisé du fait des conditions locales ne permettant pas de poursuivre ses travaux de recherche à niveau international. En 1998, il a remporté le Hufeland-Award pour la médecine préventive fondée par la compagnie d’assurance AXA Colonia santé.
Au cours de la décennie 1990-2000, il a étendu ses activités à un grand nombre de centres à l’étranger et a créé un registre Euro-Américain sur les Phéochromocytomes et paragangliomes. Les personnes de la prémière heure impliqués dans ce regitsre ont été les Dr Charis Eng à Columbus dans l’Ohio (maintenant à la Cleveland) et Andrzej Januszewicz de Varsovie en Pologne. D’autres grands centres se sont associés plus tard comme Padou, Nancy, Budapest, Madrid, Timisoara, Kiev, Téhéran, Muscat, Rome, Bergen, Buenos Aires, Santiago du Chili et Sao Paulo. Le professeur Neumann a toujours refusé de fusionner ce registre avec les autres, car il croit en l’importance de la concurrence dans la science afin d’obtenir les données les plus fiables possible au service des patients. Il aidé de nombreux jeunes médecins et chercheurs pour développer leur propres projets scientifiques et valoriser leur travaux par des publications. Ces collaborations ont aussi joué un rôle déterminant pour l’écriture de thèses et mémoires et d’habilitations à diriger les recherches de nombreuses personnes.
En 2002, l’étude collaborative Fribourg-Colombus-Varsovie sur la génétique des phéochromocytomes a été publiée dans le New England Journal of Medicine avec un éditorial aussi fort que «La mort d’un axiome”. Depuis, cet article a été cité plusieurs centaines de fois.
La coopération avec l’Université de Lorraine-Nancy a commencé au début de 2004 lorsque le professeur Weryha l’a contacté et a discuté avec lui de l’importance des tests génétiques pour les patients atteints de phéochromocytomes. La coopération a été planifiée et une série considérable de patients a pu être dépistée grâce à une subvention importante de l’Union européenne. Cette collaboration a donné naissance à des publications dans le JAMA en 2004 et 2005, dans Cancer Research, Clinical Cancer Research, Endocrine Related Cancer, Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism et dans Human Mutation. Les invitations du professeur Weryha à des colloques scientifiques à Fribourg ont été suivis par des invitations de professeur Neumann à Nancy. La plus récente collaboration est l’édition française d’un livre d’information pour les patients atteints de phéochromocytome ou paragangliome et des affections associées à certaines mutations. Ce livre très pédagogique a été présenté lors de la Conférence patients à Nancy le 12 Février 2011, et est maintenant disponible sur l’Internet.
Des collaborations ont aussi été développées à Paris avec le professeur Stephane Richard, président du reséau PREDIR de prise en charge des tumeurs du rein héréditaires et le service du Pierre François Plouin. Plus récemment, des activités collaboratives ont été développées avec les Docteur David Taïeb et Fréderic Castinetti de Marseille, impliqués respectivement en médecine nucléaire et en endocrinologie.
En 2006, le Centre médical universitaire a créé pour le professeur Neumann, une unité spéciale interdisciplinaire appelée la Section de médecine préventive. En 2007, il a été contacté par le rédacteur en chef de Harrison pour participer à la 16ème édition du manuel dédié aux principes de la médecine interne avec la rédaction d’un chapitre sur les phéochromocytomes, puis en 2011 pour la 17e édition et enfin en 2013 pour la 18e édition.
Après des visites en Roumanie et à l’éducation du personnel médical sur place et dans son laboratoire de génétique moléculaire à Fribourg, le professeur Neumann a reçu en 2008 les honneurs de l’Université de Timisoara.
Les patients atteints de maladie de von Hippel-Lindau ont suggéré que le professeur Neumann recoive des honneurs publics en adressant une lettre adressée au Président Allemand, Horst Köhler. Ainsi, en 2008, il a reçu lors d’une cérémonie au Centre médical de l’Université de Fribourg, la Croix-du-Mérite de la République fédérale d’Allemagne des mains de la ministre de l’Éducation et de la Science de l’Etat de Baden-Württemberg. Ses contacts de longue date avec la Hongrie pour le traitement des tumeurs associées à la maladie de VHL, son soutien à la science et au groupe national VHL ont été honorés en 2004 par l’attribution de la Médaille de l’Université Semmelweis de Budapest. En 2010, l’Université Semmelweis, Budapest a primé le professeur Neumann du degré de Docteur honoris causa (Dr. hc).
La passion extramédicale du professeur Neumann est la musique classique. Pendant sa scolarité, il avait fait des études de violon. Avec son quatuor à cordes, il a remporté en 1969 à Bonn, le premier prix du Concours “Musiziert Jugend”. Il a été membre des orchestres d’étudiants à Bonn et à Heidelberg, et est membre de l’Orchestre des pédiatres allemands.
Son ami qu’il admire est le pianiste français François Killian, aujourd’hui professeur à l’école supérieure de musique de Berne en Suisse. En 1983, ils ont donné ensemble leur premier récital piano-violon à Mannheim, suivie par de nombreux concerts dont le but principal est de soutenir financièrement les installations pour handicapés à Fribourg et à proximité de Waldkirch. Les programmes proposés contenaient principalement des compositions de Bach, Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms et Dvorak, y compris Beethoven avec sa sonate «Le printemps» et la «Fantaisie en Ut majeur» de Schubert.
Avec son quatuor, il a étudié intensivement les derniers quators de Beethoven, opus 130 et 131. En 2012, il lui a rendu hommage à son collaborateur de plus de 20 ans, Charis Eng à Cleveland, avec un récital de violon-piano accompagné par Shuai Wang, professeur de école supérieure de musique de Cleveland dans le Pavillon Miller, avec un programme Bach-Mozart-Beethoven-Massenet-Boulanger.